Pourquoi as-tu répondu à cette sollicitation du Groupe Keolis ?
C’est une expérience unique, un truc à vivre absolument, car on ne vit ça qu’une fois dans sa vie ! Quand j'ai vu l'appel à candidature, j'en ai parlé à 2-3 collègues, et le soir même, j'avais postulé pour la plus longue période possible. On est une trentaine à avoir candidaté et seulement 12 à avoir été retenus : j’ai une chance incroyable.
Et ce n’est pas rien de transporter des sportifs de haut niveau. Ça change complètement de notre quotidien : on est plongés dans un autre univers, une autre ambiance. On contribue au rayonnement international de la France et du Groupe Keolis, c'est quelque chose dont je suis fier.
On est tous unanimes pour reconnaître la chance qu’on a, et on pense à nos collègues qui n’ont pas été retenus. Personnellement, j’ai à cœur de faire honneur à tout ça : on représente notre pays et le Groupe Keolis.
Quelle était ta journée type et tes missions à Paris ?
Chaque journée commence par la vérification de notre bus, puis je m'assure d'avoir mon badge et mes accréditations : sans ça, je ne peux aller nulle part !
Aussi, le « roadbook » fourni m’aide à anticiper ma journée (lieux exacts de dépose, zones d’attente, particularités d’accès aux sites…). C’est un outil très précieux en complément du GPS.
Selon les jours, on est amenés à réaliser plusieurs types de dessertes : des lignes classiques ou des services spéciaux, jusqu’à des sites de compétition, par exemple. Il y a aussi des navettes pour l’aéroport, avec toute la logistique des bagages à gérer.
En plus de tout ça, en appui des équipes de maintenance, on peut être amenés à jouer le rôle d’agents de parc : on prépare les bus, on identifie les éventuelles pannes, on s'assure que la climatisation fonctionne…
Bref, tout cela nous sort du quotidien.
Qu’est-ce que cette expérience t’apporte ?
J’ai beaucoup gagné en autonomie : même si on est entourés par les équipes locales, on apprend à se débrouiller par soi-même. Heureusement, il y a une grande solidarité entre collègues venus des quatre coins de la France : on s’entraide, on partage nos connaissances…
Par exemple, un collègue peut te prévenir d’être vigilant dans une rue un peu étroite (d’ailleurs, même si je connaissais déjà la circulation dans les grandes villes, comme Lyon, conduire à Paris, c'est un autre niveau !).
Aussi, un matin, je préparais mon car pour partir, et un collègue de Bayonne est venu me voir, complètement perdu, parce que c'était son premier jour et il n’arrivait pas à démarrer son car (il a l’habitude de conduire des bus et démarrer un car est plus complexe).
Cette expérience m’a permis de créer des liens avec des agents d’autres filiales du Groupe Keolis : de Rennes, de Bayonne, de Tours, d’Orléans… J'ai même retrouvé par hasard un ancien collègue de l’époque où je travaillais chez Keolis Lyon, c’est dingue !
Il y a une vraie entraide car on est tous dans le même bateau, avec le même objectif : transporter nos voyageurs et les amener à l’heure à l’événement de leur vie. Ils comptent sur nous : on est un maillon essentiel de cette journée si spéciale pour eux.
Cette expérience a vraiment renforcé les liens entre nous, et je sais que ça va durer même après cet événement. On a tous appris à se redécouvrir, surtout qu’on est quasiment tous logés dans le même hôtel, donc il y a une vraie convivialité en dehors du travail !
Quel sera ton meilleur souvenir ?
Mon meilleur souvenir… C’est le jour où j’ai fait la navette pour l’Equipe de France féminine de rugby à 7, après leur victoire au Stade de France. Quand elles sont sorties, elles avaient la banane, la foule est arrivée, et là, c’était magique : une Marseillaise spontanée, des cris de joie, des applaudissements… Ça te prend aux tripes d’être au milieu de cette liesse, c’est concret. Et j’y étais !
J’ai aussi vécu un moment similaire avec une équipe brésilienne : dans le bus, ça chantait, ça tapait dans les mains, il y avait une super ambiance. C’est génial d’être au cœur de tout ça !
As-tu une anecdote à partager ?
Oui, je réalisais un trajet pour l’équipe féminine de waterpolo grecque. Le coach est monté en premier dans le bus, a vérifié la température à l’intérieur du bus, et une fois satisfait, il a laissé monter les joueuses. Ensuite, il est venu me voir et on a pu échanger, tant bien que mal, avec mon anglais approximatif !
Même quand il y a des soucis (par exemple, de climatisation), les sportifs sont très compréhensifs : ils voient qu’on veut bien faire ! J'ai même reçu un pin’s de l’équipe finlandaise de gymnastique parce qu’ils étaient ravis de la climatisation dans mon bus !